15 ans de vie en habitat groupé, participatif, locatif et solidaire pour seniors… ça compte !

Les 9 habitants du Martin-pêcheur, maison Abbeyfield située à Watermael-Boitsfort, ont décidé de « marquer » cet événement-anniversaire en invitant amis, voisins, sympathisants, … à une après-midi joyeuse et festive, le samedi 19 octobre dernier à la gare de Watermael (petit centre culturel de la Commune de Watermael-Boitsfort).
Ce fut une longue préparation, parfois stressante, … mais quelle récompense !
En effet, un public enthousiaste, bienveillant et chaleureux d’un peu plus d’une centaine de personnes a couronné cette journée 😊

Tout s’est vraiment bien déroulé !
En entrée, le Food truck Feli’zza avec pizzas et tiramisus (hum… !) préparés et animés par un très sympathique jeune couple.


En plat de résistance, quelques animations, une joyeuse chorale, les 6 musiciennes du groupe Ephémères (musiques populaires, avec guitare, violon, flûtes à bec, accordéons).
Le tout concocté par 9 habitants de la maison du Martin-pêcheur, 3 habitants de la maison Abbeyfield d’Etterbeek, Entre Voisins, et aussi quelques amis…



Et en dessert … un vrai ! Un énorme gâteau moka accompagné d’un excellent cava !

Différents textes et quelques vidéos spécialement consacrés à une rétrospective de l’histoire de notre maison, exposés un peu partout dans la gare …
le tout agrémenté des photos de Peter Borghs.

et de panneaux (à l’extérieur de la gare) reprenant celles de
Gilles Froger (photographe – documentaires – France)

Ce fut une belle aventure, et nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont soutenu dans cette entreprise : Raymonde, Françoise, Andrée, Geneviève, Yves, Joëlle, Laura, Dimitri, Peter, les 2 Marcus (le grand et le petit…), Catherine, Brigitte, Robert, Gilles, … Bernard Jouandin de l’association KoYo venu de France… et encore bien d’autres, MERCI !
Nous avons retenu, ci-après, deux textes présentés lors de cette après-midi.
Ceux-ci illustrent bien la créativité de ceux qui font partie « du 3ème – voire du 4ème – âge, des aînés, des seniors, des tempes argentées, … » en fait, n’ayons pas peur des mots, des Vieilles et des Vieux !
Un Slam écrit et dit par Bernadette Culot (de la maison Abbeyfield Entre Voisins à Etterbeek)
Introduction musicale – Symphonie des Eclairs » – Zaho de Sagazan

« Il serait temps, il serait grand temps
Que les femmes arrêtent de croire
Qu’elles doivent être des femmes
Qu’elles arrêtent de penser à la place de leurs enfants
Qu’elles arrêtent de tartiner tous les matins la gamelle de leur conjoint
De sortir le chien
De croire qu’elles sont programmées pour faire les courses
Que leur sexe les condamne à être des femmes-orchestre,
Qui savent – elles – faire plusieurs choses à la fois
Qu’elles possèdent l’art de tout organiser,
De tout maîtriser dans la maisonnée
Tout en restant fraîches et affriolantes
Comme des pivoines épanouies dans leur vase
Il serait temps, il serait grand temps
Que les femmes s’octroient le droit
D’être juste qui elles sont
Il serait temps aussi
Il serait même grand temps
Que les vieilles et les vieux arrêtent de croire
Qu’ils doivent être des vieux, des vieilles
Ainsi – Moi,
Moi j’aurais voulu briller de mille feux –
Pire qu’un feu d’artifice le 15 août sur la ville de mon enfance
Moi, j’aurais voulu un Olympia pour moi toute seule
Ecrire le best-seller de l’année,
Coiffant au poteau les tirages de la Bible et du catalogue Ikéa
Et moi, demain – ce soir – tout à l’heure …
Je vais gagner la première place du podium à l’émission « la Belgique a un incroyable talent »
En virevoltant des saltos de la mort sur un fil électrique à la cime des plus hauts chapiteaux,
Tout à l’heure »
Des extraits du texte de
François Verhulst
Introduction musicale… Mozart

« C’était Mozart, un cadeau de Wolfgang Amadeus Mozart,
Joué au piano à quatre mains par Martha Argerich et Maria Joao Pirez,
Deux sublimes pianistes,
80 ans et 75 ans au moment de l’enregistrement,
Des « vieilles », quoi !Les vieux, on en parle, on s’inquiète, on écrit de tas de choses sur eux.
Mais les vieux,
Est-ce qu’ils parlent,
Est-ce qu’on les entend,
Est-ce qu’on les écoute ?
Alors je viens vous dire :
Moi, vieux,
Oh, « vieux » !
J’ose !
Il paraît qu’il faut parler de « seniors », d’« ainés », mieux encore, de « tempes argentées », de « silver economy ».
Oui, je viens quand même parler en « vieux »
Parce que, finalement, c’est quand même là la question :
Avancer en âge, devenir vieux, être vieux.
Pour moi, vieux,
Vivre, c’est continuer à questionner,
Continuer à désirer,
Continuer à explorer,
Continuer à essayer.
Moi, vieux,
Je peux accepter d’être « accompagné »,
Mais pas « dirigé », pas « aidé » :
Je ne veux pas que l’on fasse « pour moi », à ma place,
Des choses, des actes que je peux encore faire,
Même si c’est plus lentement, ou même autrement.
Ne m’enlevez pas mon autonomie, mes choix.
Moi, vieux, je veux pouvoir prendre des risques.
Je peux encore les mesurer, je peux encore les choisir.
Vivre, ce n’est pas être en « sécurité » jusqu’à être enfermé,
Ce n’est pas être contraint, même « pour mon bien ».
Mon bien, c’est à moi de le choisir. »
Françoise Bolle.